Soirée de lancement du Festival des Forêts en Île-de-France
Le coup d’envoi de Festival des Forêts en Île-de-France sera marqué, vendredi 2 octobre à 19h, par le Tribunal pour les Générations Futures, un grand débat théâtralisé participatif, organisé sous licence par Usbek & Rica.
A Sorbonne Université, le grand public sera invité à participer à ce grand débat autour de la controverse “Couper des arbres détruit-il la forêt ?”.
Tribunal pour les Générations Futures - Couper des arbres détruit-il la forêt ?
Naturel, renouvelable, présent sur tout le territoire, le bois apparaît aujourd’hui comme un substitut avantageux aux ressources issues de l’industrie fossile. C’est le cas dans le secteur de la construction, où il constitue une alternative esthétique, écologique et de qualité au “tout béton”. C’est également le cas dans les secteurs associés aux dépenses énergétiques, le bois pouvant à la fois être utilisé comme isolant et comme combustible de chauffage. Enfin, au même titre que d’autres matériaux issus des forêts comme le liège, il se prête avec succès à de nombreux autres usages du quotidien : meubles, ustensiles, papeterie, décoration, etc.
Or, utiliser du bois implique de couper des arbres. Et les mêmes citoyens qui plébiscitent le bois comme matériau sont de plus en plus réticents à ce que l’Homme intervienne en forêt.
D’abord parce qu’alors que l’on déplore l’impact des activités humaines sur les écosystèmes, la forêt apparaît comme le symbole par excellence de l’espace naturel à protéger. Elle est en effet essentielle à la préservation d’une part conséquente de la biodiversité mondiale (oiseaux, mammifères, insectes, décomposeurs, etc.) et participe par ailleurs de la lutte contre le changement climatique via la captation des gaz à effet de serre (70 millions de tonnes de CO2 captés chaque année, soit 20% du total des émissions françaises).
Ensuite car un attachement intime lie les français à la forêt, qui est leur deuxième espace naturel préféré. En Île de France seule, ce sont 80 millions de visites en forêt qui sont enregistrées chaque année. Les succès d’oeuvres comme le livre « La vie secrète des arbres » de Peter Wohlleben ou le film « Le temps des forêts » de François-Xavier Drouet s’expliquent par cet attachement autant qu’ils le renforcent.
À l’heure où les internautes du monde entier sont marqués par les images des incendies australiens, de la déforestation amazonienne, ou encore des coupes rases pratiquées dans de nombreuses forêts européennes et françaises, abattre des arbres pour alimenter l’activité humaine est donc assimilé par beaucoup à la destruction d’un “bien commun et universel” que l’on devrait, à l’inverse, protéger. Et de nombreuses questions émergent ainsi sur le mode de gestion des forêts françaises.
Mais couper un arbre, selon comment on s’y prend, ce n'est pas nécessairement détruire la forêt. De nombreux professionnels avancent qu’il est possible de “prélever” régulièrement du bois dans un écosystème forestier sans pour autant le menacer, voire en le laissant croître. Sur le long terme, utiliser du bois plutôt que d’autres matériaux ou combustibles pour construire, fournir de l’énergie ou se chauffer pourrait permettre de faire émerger une économie décarbonée, atténuant ainsi le changement climatique et la menace qu’il fait peser sur les forêts du monde entier.
À l'image des réflexions sur le secteur agricole et l'autonomie des systèmes alimentaires, qui préfigurent le développement massif de l'agriculture locale et biologique, la filière bois ne pourrait-elle pas évoluer de sorte à avoir sa place dans la transition écologique ? Finalement, c'est la place même des forêts dans nos sociétés qui est en jeu. Le bois peut-il être une ressource comme une autre ? Faut-il en interdire l’exploitation au prétexte de sanctuariser la nature ? Ou au contraire l’encourager pour reconnecter l’activité humaine au monde qui l’entoure, à ses matières, à ses cycles ?
Pour cette soirée de lancement de la 1ère édition du Festival des Forêts en Île-de-France, nous aurons l'honneur d’accueillir Juliette Binoche, en tant que Présidente du Jury du Tribunal pour les Générations Futures. L’actrice, engagée pour l’environnement et souhaitant mettre en lumière l’importance des rôles assurés par nos forêts par le biais de l’art, tirera au sort les 10 autres jurés qui siègeront à ses côtés et donneront avec elle leur verdict à l’issue de la séance.
Quatre témoins échangeront des points de vue variés sur les rôles que jouent nos forêts. Nous aurons l'honneur d'accueillir :
- Michel Béal, Directeur de l'agence Ile-de-France Ouest de l'Office National des Forêts
- François-Xavier Drouet, Cinéaste documentaire
- Valérie Cabanes, Juriste internationaliste, défenseuse des droits humains et de la nature
- Emmanuelle Cosse, Ancienne ministre du Logement et de l'habitat durable, Présidente de Coallia Habitat
Le séance commençant à 19h, le public est invité à prendre place dans l'Auditorium dès 18h30.
Pour s'inscrire, cliquez ici. Les inscriptions, obligatoires, sont gratuites.